Histoire des apparitions de Marie

En 1932, Beauraing est un paisible petit village de campagne situé en Wallonie à quelques kilomètres de la frontière française. 1932, c’est 14 ans après la fin de celle qu’on appelle tristement la Grande Guerre avec ses 8 millions de morts ; c’est aussi 3 ans après le crash financier de la bourse américaine, et la crise économique qui s’ensuivit touche de plein fouet l’Europe. À quelques centaines de kilomètres, l’Allemagne voit l’avènement du parti nazi d’Adolf Hitler avec les suites que l’on connaît. Et c’est bien en 1932 dans ce village de campagne que la vierge Marie apparaît à 33 reprises du 29 novembre au 3 janvier suivant à 5 enfants. Il s’agit de Fernande (15 ans), Albert (11 ans) et Gilberte (13 ans) Voisin et d’Andrée (14 ans) et Gilberte (9 ans) Degeimbre. Ceux-ci se sont récemment installés avec leur mère à Beauraing où ils continuent d’élever du bétail suite au récent décès de leur père. Les 5 enfants ont vite lié d’amitié, ils jouent aussi souvent que possible ensemble, font les quatre cents coups aux villageois et vont chercher Gilberte à l’étude chez les Sœurs de la Doctrine Chrétienne de Nancy quand le soir est venu.

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C’est ainsi que le 29 novembre vers 18 heures Albert qui vient de sonner chez les Sœurs se retourne et voit la Sainte Vierge se promener en l’air, quelques mètres à peine au-dessus du pont du chemin de fer qui surplombe la route de rochefort. C’est à une cinquantaine de mètres, sa sœur et ses amies, incrédules, voient à leur tour la Belle Dame. Sœur Valéria vient ouvrir la porte. Les enfants lui signalent la présence de la Vierge. Ne croyant pas à ces “bêtises”, la religieuse va chercher Gilberte à l’étude. Lorsqu’elle arrive au pas de la porte, celle-ci voit elle-aussi la Sainte Vierge se promenant en l’air au-dessus du pont. Effrayés les enfants retournent chez eux en courant, se promettant néanmoins de revenir le lendemain à la même heure chercher Gilberte. Le 30, la Sainte Vierge leur apparaît de nouveau au-dessus du pont.

Le 1er décembre également, mais elle leur apparaît une deuxième fois près du Houx (à droite du podium actuel) ; disparaît de nouveau ; puis se montre sous une branche de l’aubépine, près de la grille d’entrée du jardin. C’est là que Marie se manifestera encore une trentaine de fois. Ce soir-là les enfants sont accompagnés par leurs parents qui tentent de faire lumière sur ce mystère ou ces sornettes d’après madame Degeimbre. En effet, les apparitions sont comme réservées aux seuls enfants, personne d’autre ne voit ce qu’ils verront. À chaque fois les parents regardent leurs enfants tomber d’un coup sourd sur le sol à s’en casser les rotules. Tous les cinq pointent du regard dans la même direction de l’aubépine. Inquiets les adultes se rendent chez le doyen du village, qui n’y croit pas vraiment mais les rassure en leur expliquant que si c’est vrai c’est une bonne chose, les mettant toutefois en garde sur le fait qu’ils devraient rester discrets.

Le 2 décembre, Albert demande à la vierge si elle est l’immaculée Conception, elle fait signe que oui. Puis il demande pour tous les enfants : “que voulez-vous ?” Marie parle pour la première fois : “d’être bien sages.” Puis lors d’une deuxième apparition devant le seul Albert : “est-ce vrai que vous serez toujours sages ?”.

Marie est vêtue d’une longue robe blanche, avec de légers reflets bleus. La tête est recouverte d’un long voile blanc qui tombe sur les épaules. De sa tête sortent de fins rayons de lumière qui lui forment comme une couronne. Elle tient habituellement les mains jointes. Elle sourit. À partir du 29 décembre, les enfants aperçoivent entre ses bras ouverts en signe d’au revoir, son cœur tout illuminé, tel un cœur d’or. D’où l’appellation Notre Dame au cœur d’or

Le 8 décembre les enfants tombent en extase durant un quart d’heure : “elle était plus belle que jamais” dirent-ils ensuite. C’est avec impatience qu’ils attendent chacune de ses apparitions. Entre temps les sœurs ont levé leur interdiction de venir dans le jardin le soir, même si elles n’y croient pas du tout. Les gens du village affluent tous les soirs de plus en plus nombreux. Le notaire est le premier notable à interroger les enfants. Pour ces derniers les difficultés commencent seulement, Madame Degeimbre a même privé sa fille Gilberte de Saint Nicolas (c’est la fête des enfants en Belgique plus encore que Noël qui reste très religieux). Pour la première fois le doyen va en parler à l’évêque de Namur qui prône la prudence et interdit notamment au clergé d’assister aux apparitions. Des médecins et des journalistes ont pris le relais du notaire pour tenter de confondre les “mensonges” de ces petits. Mais la foule ne cesse de croître, 10 000 personnes déjà en ce 8 décembre entourent les enfants, et les médecins pratiquent des tests durant l’apparition en pinçant fort les mollets, en enfonçant un couteau dans la peau d’Andrée, en brûlant les mains de Gilberte d’une allumette. Rien y fait, les enfants restent insensibles et ne gardent après coup aucune trace de ces douloureux tests.

Le 17 décembre la Vierge demande “une chapelle”.

Le 21 décembre, à la question “dîtes-nous qui vous êtes”, elle se nomme “Je suis la Vierge immaculée”.

Le 23, alors qu’une foule immense s’est massée toute la journée, les enfants demandent : “pourquoi venez-vous ici ?”Pour qu’on vienne ici en pèlerinage !”.

Le 29 décembre elle prévient qu’elle cessera bientôt de leur apparaître.

Et à partir du 30 décembre, Marie livre l’essentiel de son message.

Le 30 décembre : “Priez, priez beaucoup.”

Le 1er janvier : “Priez toujours.”

Le 2 janvier, plus de 12 000 personnes sont rassemblées et Marie prévient les enfants qu’elle livrera un secret à chacun d’entre eux le lendemain.

Ainsi le 3 janvier, 30 000 personnes se massent devant le pensionnat et Marie confie à chacun des trois plus jeunes un message.

Deux guérisons ont été reconnues comme miraculeuses, le culte a été autorisé le 2 février 1943 et l’authenticité des faits reconnue le 2 juillet 1949 par Monseigneur Charue, Evêque de Namur. Les cinq enfants se sont mariés, aujourd’hui seule la petite Gilberte est encore en vie. Tous ont gardé en mémoire toute leur vie ce qu’ils ont vu cet hiver-là.

De nombreux pèlerins passent chaque année au sanctuaire qui a depuis été construit sur le lieu des apparitions à Beauraing.